Cela va peut-être vous sembler bizarre, mais je suis assez fascinée par la bile. Ce liquide, que nous fabriquons tous les jours, est un élément majeur de notre santé et très peu de personnes en parlent. Pourtant, sans suffisamment de bile, il y a une cascade de conséquences déplaisantes pour notre santé.
Qu’est-ce que la bile, ce liquide si précieux ?
La bile contient de nombreux composants, même si elle est principalement constituée d'eau. La bile est faite de sels biliaires, d'électrolytes, d'acides gras, de phospholipides, de cholestérol et de bilirubine.
Elle véhicule aussi des déchets métaboliques et des toxines. C'est l'un de ses grands rôles : nous permettre d'éliminer des substances indésirables via la digestion. Donc : médicaments, vieilles hormones, sous-produits du métabolisme cellulaire, vieilles cellules, toxines environnementales et métaux lourds sont éliminés grâce à elle tous les jours. La bile est un élément majeur de détoxification du corps.
Notre foie fabrique la bile
Le foie est sans doute l’organe le plus dynamique et le plus polyvalent du corps humain. Le foie est le plus grand organe du corps, dépassant même le cerveau humain, représentant un peu plus de 2 % du poids corporel moyen d'un être humain. Il se situe dans le quadrant supérieur droit, juste sous la cage thoracique et sous le diaphragme. Il a la capacité de se régénérer à partir d’un quart seulement de sa masse si une maladie justifie une élimination partielle.
Le foie est essentiel pour une liste de fonctions telles que :
nettoyage du sang
digérer et absorber les graisses
aidant à stabiliser la glycémie,
stocker les vitamines liposolubles
synthétiser et décomposer le cholestérol
recyclage du fer
et bien plus !
Inutile de préciser : le foie est remarquable. Cependant, il ne serait pas en mesure d'exécuter toutes ces tâches sans l'importante « bile jaune » à laquelle faisait référence Hippocrate.
Commençons par un peu d'anatomie et de physiologie. Le foie est principalement constitué de cellules appelées hépatocytes . Ces cellules ont de nombreuses fonctions biologiques, mais leur rôle principal est de traiter le sang lorsqu'il entre dans le foie. À mesure que le sang circule dans et autour d’eux, les hépatocytes le parcourent à la recherche de substances toxiques telles que des médicaments, des xénobiotiques et des hormones, et ces substances subissent plusieurs étapes de transformation.
Ces « transformations » font référence aux fameuses phases de détoxification du foie qui amènent les substances à être oxydées, neutralisées et sécrétées par les cellules dans une substance appelée bile . La bile s'accumule à partir des hépatocytes dans des conduits où ils finissent par déplacer cette substance dans la vésicule biliaire pour y être stockée jusqu'à son utilisation.
Les grands rôles de la bile
La bile nous permet de digérer les graisses
Comme mentionné ci-dessus, la bile est stockée dans la vésicule biliaire jusqu'à ce qu'elle soit mise en action pour décomposer les lipides. Mais comment le corps sait-il s’il mange une collation sans graisse qui ne justifie pas la production de bile ? Des cellules spéciales situées dans la muqueuse de notre intestin grêle signalent la présence de graisse pour accélérer la production et libérer la bile. Sans la présence de graisses dans l’alimentation, il n’y a rien qui signale la libération de bile. Gardez ce point important à l’esprit pour plus tard.
Il est important de noter qu’elle ne décompose pas directement les graisses. Compte tenu de son pH basique, la bile sert de substance semblable à un détergent qui prépare les graisses à être décomposées (grâce aux micelles).
La bile « écarte » les molécules de graisse pour que la lipase pancréatique effectue réellement la dégradation des lipides. Cela permet aux graisses d'être décomposées en particules suffisamment petites pour être absorbées par les villosités de l'intestin grêle.
Si le flux biliaire est entravé, une insuffisance biliaire contribuant à une mauvaise digestion des lipides peut en résulter. Cela peut contribuer à la dysbiose et à la perméabilité intestinale, car les aliments non digérés sont inflammatoires de la muqueuse de l'intestin grêle et servent de nourriture aux microbes pathogènes. Nous pouvons également constater au fil du temps une carence en vitamines liposolubles comme A, D, E et K, ce qui peut contribuer à des irrégularités dans la réponse inflammatoire, l'immunité, la santé des os, la vitalité de la peau et la fonction oculaire...
On pourra aussi observer des carences en acides gras, comme les fameux oméga 3.
La bile est un agent antimicrobien
La bile sert également d'antimicrobien. Même si la plupart des gens supposent que la bile peut être acide, il s’agit en réalité d’un liquide alcalin (environ 7 à 8 sur l’échelle de pH). Ce pH contribue à sa capacité à décomposer les graisses comme déjà dit. Compte tenu de son pH, la bile rend l’environnement de l’intestin grêle inhospitalier pour les agents pathogènes agressifs comme Staphylococcus aureus lorsqu’ils sont présents en quantités adéquates.
L’incapacité de la bile à être sainement présente a été corrélée à diverses pathologies gastro-intestinales chroniques, notamment la prolifération bactérienne de l’intestin grêle (SIBO). Des incidences plus élevées d'ulcères duodénaux ont été associées à une insuffisance biliaire, car la bile inhibe régulièrement la croissance d'agents pathogènes comme Helicobacter pylori. Dans l’ensemble, une fonction biliaire optimale peut aider à restaurer la fonction immunitaire afin d’équilibrer les infections chroniques et persistantes.
La bile est notre voie de dégradation du cholestérol
La bile contribue également à la dégradation du cholestérol. Il existe souvent un dysfonctionnement sous-jacent lié à la synthèse biliaire qui peut contribuer aux taux élevés de cholestérol observés lors des analyses de sang.
Pour réduire ces chiffres, la médecine conventionnelle pourrait administrer à quelqu'un un médicament pour séquestrer les acides biliaires (comme la Colestyramine). Cela résoudra le problème actuel du taux de cholestérol élevé, mais cela ne résoudra pas la racine du problème de la raison pour laquelle le taux de cholestérol est élevé. Aider l’organisme à optimiser la production biliaire peut permettre à ces chiffres de se normaliser d’eux-mêmes.
La bile est émolliente
Enfin, la bile sert de lubrifiant. En contribuant à la dégradation et à la métabolisation des graisses, une bile adéquate maintient le processus de digestion en douceur. Une dégradation incomplète ou partielle des aliments, et ne se limitant pas aux graisses, peut inhiber les processus digestifs successifs. Cela peut contribuer à la constipation et aux selles sèches. Des selles peu fréquentes peuvent contribuer à la dysbiose et à la charge toxique, car les déchets de votre corps ne sont pas éliminés de manière saine. En fin de compte, la normalisation de la fonction biliaire peut réguler la motilité du système gastro-intestinal.
Les risques d’un manque de bile
La bile est une voie de détox déterminante, un antimicrobien, nécessaire à la digestion des graisses et un acteur de la motilité intestinale… Donc si la bile ne circule pas, nos systèmes corporels risquent de ne pas fonctionner de manière optimale. Considérez que nous pouvons manifester une maladie…
Les toxines accumulées peuvent être réabsorbées et stockées dans le corps. Trop de toxines peuvent contribuer au stress oxydatif. Le stress oxydatif peut contribuer à des phénomènes tels qu’une inflammation systémique et des dommages mitochondriaux.
Si l’activité antimicrobienne est faible ou absente , il y a un risque plus élevé d’infections chroniques ou récidivantes, surtout les infections intestinales. Une infection chronique laisse le système immunitaire en état d’alerte et peut épuiser nos réserves de nutriments. Cela peut mettre davantage à rude épreuve le système immunitaire à long terme.
Si la digestion des graisses est entravée , comme nous pouvons le constater, l’inflammation dans l’intestin grêle contribue à la perméabilité intestinale et à la régulation immunitaire. Les aliments mal digérés peuvent également nourrir la flore pathogène. Si la digestion des graisses est médiocre, l’absorption des vitamines liposolubles est également médiocre. Les vitamines liposolubles comme A, D, E et K sont essentielles à de nombreuses fonctions du corps, en particulier les réponses immunitaires et inflammatoires !
Si le péristaltisme n'est pas optimal , ça peut contribuer aux niveaux de toxicité et aux problèmes de prolifération bactérienne.
La libération régulière de bile dans l’intestin grêle repose sur un facteur majeur qu'on nous dit depuis des années d'éviter : la consommation de graisses. Très souvent, des patients que je décide de mettre sous alimentation cétogène pour un objectif thérapeutique, se retrouvent avec des douleurs au niveau de la vésicule biliaire. Cela arrive très régulièrement chez les personnes qui évitent les matières grasses depuis des années : ce n'est pas bon !
Rappelez-vous que nous avons mentionné plus tôt que la bile est libérée en présence de graisses lorsque les cellules sensorielles de l'intestin grêle signalent leur présence. Votre corps est extrêmement économe en énergie et essaie de faire uniquement ce qui est essentiel. Si les graisses ne sont pas consommées, le corps n’aura pas besoin d’énergie pour libérer cette ressource qui demande beaucoup de travail pour les décomposer. Cela permet à la bile de rester dans la vésicule biliaire pendant de longues périodes, ce qui peut contribuer à la cholestase.
La cholestase fait référence à une condition dans laquelle le flux biliaire est réduit ou bloqué. Lorsque la cholestase survient, nous pouvons constater l’apparition de maladies telles que des calculs biliaires. Cela peut justifier l’ablation de la vésicule biliaire si suffisamment de calculs s’accumulent. Les graisses peuvent être irritantes pour de nombreuses personnes souffrant d’insuffisance biliaire, car la bile tente de s’écouler par ces conduits obstrués. Cela devient un cercle vicieux : ceux qui auraient intérêt à manger des graisses pour faire circuler la bile finissent par l’éviter et le problème s’aggrave. C'est pourquoi il est très important de consulter un nutrithérapeute pour cela : il saura exactement quelle stratégie vous faire faire pour remédier naturellement à ce problème.
La circulation entérohépatique
La bile est extrêmement laborieuse à fabriquer. Votre corps, étant une machine économe en carburant, aime recycler la bile autant que possible (environ 95 %, en fait). La bile est produite par le foie, stockée par la vésicule biliaire et libérée dans la première partie de l'intestin grêle appelée duodénum.
Il traîne et participe à la digestion jusqu'à atteindre la dernière partie de l'intestin grêle appelée iléon. C'est ici que se produit la réabsorption dans le système veineux porte selon un processus appelé circulation entérohépatique .
La bile « sale » – ou la bile qui n’a pas été évacuée régulièrement – peut être réabsorbée et contribuer à la charge toxique de l’organisme. Étant donné qu'une matrice fibreuse est nécessaire pour lier et excréter les toxines dans la bile, l'auto-intoxication peut s'aggraver de cette manière si le régime alimentaire est pauvre en fibres.
Si vous souffrez d'infections incessantes, de problèmes de toxicité, de dérégulation immunitaire ou de constipation, demandez-vous... avez-vous vérifié votre flux biliaire ?
Les signes d'un mauvais flux biliaire
Il existe une longue liste d’indicateurs qui mettre la puce à l'oreille. Des selles grises, blanches, argileuses ou flottantes peuvent indiquer visuellement certains problèmes de digestion des graisses.
Modification des selles (trop rapides ou trop lentes)
prise de poids tenace
calculs biliaires
cholestase
crises de la vésicule biliaire
inconfort et apparition de symptômes lors de la consommation de graisses
prolifération bactérienne connue dans l'intestin grêle (SIBO) et charge toxique avérée.
Les produits pharmaceutiques, les drogues, l'alcool, le tabac ou d'autres substances peuvent également indiquer qu'une aide biliaire pourrait être utile.
L'adhésion à long terme à un régime pauvre en graisses nécessite souvent un soutien biliaire, car le flux biliaire aura été réduit pendant un certain temps. Enfin, si vous souffrez de problèmes de santé tels que l'auto-immunité, le cancer, le diabète, la fatigue chronique, le SII, une MICI, l'hypertension artérielle, la dysbiose, la maladie de Lyme, les infections chroniques (virales, bactériennes, fongiques), le SIBO, le candida, l'intolérance à l'histamine ou des sensibilités excessives (aux aliments, à l'environnement), votre bile pourrait être un peu stagnante.
Étant donné que la plupart de ces symptômes proviennent souvent soit d'une charge toxique, soit d'une prolifération microbienne (deux problèmes que nous avons liés à l'insuffisance biliaire), un soutien pourrait s'avérer bénéfique.
Soutenir naturellement sa production de bile
L'hydratation pour le soutien de la bile
Il y a deux éléments clés pour une hydratation adéquate : l’eau et les électrolytes. Les deux ont une importance dans la synthèse, le flux et la fonction de la bile.
La bile est composée à environ 95 % d'eau. S'assurer que vous êtes correctement hydraté avec de l'eau propre peut être un moyen sûr de favoriser un écoulement biliaire sain. Éviter les boissons riches en sucre, en arômes et en colorants comme les sodas, l'alcool et d'autres boissons artificielles peut également favoriser un flux biliaire sain ; ces boissons peuvent contribuer à notre charge toxique et inhiber l’hydratation.
Une personne n’est pas suffisamment hydratée uniquement avec de l’eau ; les électrolytes sont nécessaires à la conduction et à la transmission des signaux électriques vers et depuis le système nerveux central. Les électrolytes sont constitués de sodium, de potassium, de chlorure, de calcium et de magnésium. Non seulement ces minéraux constituent une petite partie de la bile, mais ils sont également nécessaires à des processus tels que le transport actif des acides biliaires et l'ouverture et la fermeture adéquates des valvules associées à la production biliaire.
Malheureusement, dans l’alimentation moderne (surtout avec la consommation d'aliments transformés), les électrolytes sont généralement déséquilibrés. L’apport en sodium raffiné est généralement trop élevé et le magnésium est souvent déficient. Ceux qui ne consomment pas de produits laitiers courent le risque d’avoir un faible apport en calcium. Le stress, les régimes pauvres en glucides et l’exercice risquent d’exacerber la perte de minéraux. Soutenir les niveaux d'électrolytes avec des aliments riches en minéraux peut soutenir l'hydratation et la production biliaire (entre autres choses !).
Régime alimentaire et aliments pour le soutien de la bile
Lorsque de la nourriture est consommée, tous les macro et micronutriments sont absorbés par l’organisme et utilisés comme ressources. Ces matières premières entrent dans la fabrication de divers composants du corps : cellules, tissus, organes et sécrétions comme la bile. Une alimentation saine et riche en nutriments fournit à notre corps les cofacteurs dont il a besoin pour remplir ses fonctions.
Lorsque l’on examine spécifiquement la bile, il est très important de s’assurer que nous obtenons suffisamment d’acides aminés comme la glycine et la taurine. La glycine et la taurine sont essentielles à la conjugaison des acides biliaires aux sels biliaires . Lorsque nous manquons de ces acides aminés, cette conversion ne se produit pas.
Les aliments riches en glycine comprennent :
le bouillon d'os ou bouillon de viande
des morceaux de viande ou de volaille avec plus de tissu conjonctif
les poissons
les produits laitiers
la gélatine.
Les aliments avec des niveaux plus élevés de taurine comprennent :
des crustacés comme les pétoncles, les moules et les palourdes
les produits laitiers
la viande brune de volaille
les fruits de mer.
L'importance des graisses alimentaires dans l'alimentation pour le flux biliaire a été discutée, mais il convient de le mentionner à nouveau : les lipides sont importants dans l'alimentation pour signaler la libération de la bile. Si l’on ne mange pas régulièrement de graisses, la bile n’est pas régulièrement éliminée. Lorsque la bile n’est pas régulièrement évacuée, la personne est plus sujette à des affections telles que les calculs biliaires.
Cependant, toutes les graisses ne sont pas égales : les graisses saines doivent être prioritaires. Évitez les huiles de graines bon marché car elles sont sujettes à l’oxydation et peuvent contribuer à l’inflammation. Il a été démontré que les huiles comme le colza et le soja contribuent à des affections telles que la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) et peuvent être une cause de stase biliaire. Cherchez plutôt à obtenir des graisses provenant de diverses sources telles que :
huile d'olive et olives
huile d'avocat et avocats
huile de noix de coco
suif
beurre nourri à l'herbe
noix trempées et germées
produits laitiers
viandes grasses
poissons gras
chocolat noir.
La consommation d’une gamme variée de ces graisses garantira un apport équilibré en différents acides gras.
Conclusion
La bile est un composant multidimensionnel et multifonctionnel essentiel de la digestion, produite par le foie et stockée dans la vésicule biliaire pour la digestion. Il joue un rôle majeur dans la dégradation des graisses, la détoxification, la médiation de l’activité microbienne au sein du microbiote et la dégradation du cholestérol. Lorsque le flux biliaire ralentit ou s’arrête – souvent à cause d’une forme de carence dont nous avons parlé – nous pouvons assister à l’apparition d’une maladie.
L’optimisation du flux biliaire peut aider à gérer et à optimiser de nombreuses conditions, mais elle est souvent négligée. Prenez soin de votre bile, et pour aller plus loin, vous pouvez vous abonner à ma plateforme de santé fonctionnelle Atavi.fr, il y a un cours entier consacré à la bile pour savoir exactement quels aliments favorisent sa production et son flux.
Vous pouvez aussi me consulter, je vous aiderai avec plaisir !
Vous êtes-vous déjà demandé quel type ou forme d'hypothyroïdie vous aviez ? Ou bien vous a-t-on laissé penser qu'il n'existe que deux types d'hypothyroïdies : l'hypothyroïdie classique et l'hypothyroïdie d'Hashimoto ?
A travers cet article, j'espère bien vous offrir plus d'explications face à ce vaste sujet. C'est important de comprendre qu'il existe plusieurs types d'hypothyroïdie. C'est essentiel pour que vous soyez correctement pris en charge.
Un regard différent sur l'hypothyroïdie
L'hypothyroïdie n'est (presque) jamais un problème de thyroïde. Lorsque la glande thyroïde fonctionne correctement, le taux métabolique se maintient à un niveau constant. Un rythme ni trop rapide ni trop lent. Lorsque la glande thyroïde ne produit pas suffisamment d'hormones thyroïdiennes, on parle d'hypothyroïdie et le taux métabolique se ralentit généralement.
L'hypothyroïdie, comme la plupart des maladies ou troubles, est un trouble de spectre. Cela signifie qu'il existe différentes phases ou degrés d'hypothyroïdie. Vous pouvez monter et descendre le spectre ou entrer et sortir de différentes phases.
De nombreuses personnes sont aux prises avec des symptômes d'hypothyroïdie et pourtant, leur médecin leur dit qu'elles ne souffrent pas d'hypothyroïdie parce que leur taux d'hormone stimulant la thyroïde (TSH) et de thyroxine (T4) se situent dans les normes du laboratoire. Le modèle médical allopathique actuel ne diagnostique pas un patient comme souffrant d'hypothyroïdie si sa TSH et sa T4 tombent dans les normes du laboratoire. Pourtant, l'hypothyroïdie commence bien avant que les valeurs de laboratoire ne quittent la fourchette "normale". Pour beaucoup, les signes et les symptômes de l'hypothyroïdie sont présents pendant des années, voire des décennies. Les mécanismes débutent avant que leurs valeurs de TSH et de T4 ne se situent hors des limites du laboratoire.
Le modèle médical allopathique croit que lorsque la glande thyroïde devient malade, cela se traduit par des niveaux insuffisants d'hormones thyroïdiennes dans le sang. Ce n'est pas systématique.
Et dès lors qu'on vous diagnostique avec une hypothyroïdie, on vous prescrit de l'hormone thyroïdienne pour augmenter la T4 et abaisser la TSH. Mais nos hormones doivent encore atteindre nos cellules et leurs récepteurs propres.
Pour de nombreux patients, les médicaments à base d'hormones thyroïdiennes sont insuffisants. Ils n'améliorent pas à eux seuls les symptômes. Beaucoup continuent d'éprouver les mêmes symptômes qu'avant de commencer à prendre des médicaments.
Fatigue ou le manque d'énergie
Les problèmes intestinaux : constipation, ballonnements, douleurs...
Les problèmes de poids
L'amincissement ou la perte de cheveux
La faible libido
Le brouillard mental, l'impression d'avoir l'esprit brumeux
L'anxiété et la dépression
Les problèmes de sommeil : somnolence, hypersomnie, réveils nocturnes...
Une foule d'autres symptômes et défis de santé propres à chacun
Pour la plupart des patients, les symptômes de l'hypothyroïdie commencent bien avant qu'ils ne reçoivent leur diagnostic.
Pas UNE mais DES hypothyroïdies
J'ai toujours trouvé cela logique de chercher à comprendre la cause d'un problème de santé. Je trouve le corps humain si merveilleusement bien fait. Je pars du principe qu'il y a toujours une origine à trouver. Cela ne peut pas être plus évident dans le cadre de l'hypothyroïdie. Plus je reçois de patients en suivi, plus je peux assurément affirmer qu'il existe un large spectre de causes et de formes pour l'hypothyroïdie. Seulement, tous les patients sont traités de la même façon : Lévothyrox. On ne cherche pas toujours à comprendre par quels mécanismes s'est déclarée l'hypothyroïdie. Voici mes exemples.
La thyroïdite d'Hashimoto
Maladie auto-immune de la thyroïde très répandue, la thyroïdite d'Hashimoto est le résultat de l'attaque du système immunitaire contre la thyroïde. Ce n'est donc pas un problème de thyroïde, mais de dysfonctionnement du système immunitaire. On observe une levée de la tolérance immunologique faisant que l'organisme se met à attaquer ses propres tissus, chose anormale. La thyroïdite d'Hashimoto ne répond pas comme les autres maladies auto-immunes aux traitements conventionnels tels que les anti-inflammatoires ou les immunosuppresseurs. La seule alternative proposée par la médecine à l'heure actuelle est l'administration en continu d'un traitement hormonal substitutif (THS) : Lévothyrox, Tcaps etc.
On vient administrer de la thyroxine (T4) pour remplacer la production défaillante de sa propre glande thyroïdienne. Cela soulage, mais ça ne traite pas la cause. Pourquoi le système immunitaire se met à attaquer la glande, jusqu'à la détruire ? Qu'est-ce qui entretient ce phénomène ? Comment l'abaisser, voire le vaincre ?
Sur les analyses, on notera une élévation des anticorps antithyroperoxydase (TPO), éventuellement des anticorps anti-thyroglobuline (Tg), avec une TSH normale dans les premiers stades (et cela peut rester ainsi durant des années. Il est très rare qu'on vous dose les anticorps si votre TSH est normale. Par la suite, à force d'être attaquée, la glande thyroïdienne commencera à dysfonctionner et c'est ici que la TSH commencera à augmenter, et la T4 et T3 diminueront. Vous pouvez donc rester ainsi durant des années, avec des symptômes non révélés sur vos analyses de sang. C'est le début de l'errance médicale.
Vous comprendrez tout le spectre des maladies auto-immunes. Comment elles s'installent progressivement ? Qu'est-ce que vous pouvez faire ? Il n'y a pas de fatalité ! J'ai aidé plusieurs patients à diminuer les niveaux de leurs anticorps antithyroïdiens, et donc l'attaque de la glande thyroïdienne. On réduit ainsi les symptômes et la progression de la maladie. Je précise également qu'on peut détecter des anticorps dirigés contre la thyroïde très tôt, et sans attaque de la glande dans les débuts de la maladie. C'est pourquoi doser les anticorps régulièrement permet de prévenir le problème et d'agir, au lieu de subir.
Hypothyroïdie primaire
Appelée hypothyroïdie subclinique, c'est la forme d'hypothyroïdie la plus souvent associée à des carences nutritionnelles. Ces carences empêchent la glande d'avoir tous les éléments nutritionnels nécessaires à la synthèse complexe de ses hormones. Ce serait à la limite la seule forme d'hypothyroïdie provenant d'un problème propre à la thyroïde, et encore… J'aurais plutôt tendance à dire que la cause première est un problème de mauvaise nutrition.
Dans ce contexte, je fais réaliser à mes patients des analyses complètes. Nous évaluons leurs taux en micronutriments, et je les questionne énormément sur leur alimentation. Bien souvent, on retrouve des personnes qui ne mangent pas assez et qui ne consomment pas certains aliments pourtant déterminants comme les matières grasses, la viande rouge, les œufs etc.
On retrouve sur la prise de sang une TSH normale à élevée, avec une T4 et T3 souvent faibles. La reverse T3 sera faible aussi (mais souvent dans les normes du laboratoire). Les carences classiques sont le fer, l'iode, la vitamine B9 et B12... Mais attention, il faut personnaliser l'approche avec un thérapeute qui sait véritablement lire une analyse de sang, de manière fonctionnelle, pour ne pas passer à côté de quelque chose. Pour ma part, je suis formée à cette façon d'analyser vos prises de sang depuis ma certification de spécialiste en lecture fonctionnelle de la chimie sanguine (functional blood chemistry specialist, FBCS).
La stratégie consiste alors à revoir totalement l'alimentation et corriger rapidement les carences les plus importantes avec des compléments alimentaires de qualité, de formes biodisponibles. C'est un sujet que j'explique de façon détaillée dans mes webinaires ATAVI Les formes de micronutriments dans les compléments alimentaires :
Une forme bien plus courante qu'on ne le pense. L'hypothyroïdie secondaire à l'hypophyse est le résultat d'un dysfonctionnement qui précède la glande thyroïdienne : de l'hypophyse ou glande pituitaire. C'est la glande chargée de produire la TSH, qui ira ensuite stimulée la glande thyroïdienne à produire ses hormones thyroïdiennes. C'est ce que l'on appelle l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien (HHT).
Dans cette situation, on remarque sur les résultats sanguins des problématiques généralisées. Cela ne touche pas que la thyroïde mais tous les axes : surrénales et ovaires aussi bien souvent. Et c'est logique : la pituitaire (avec l'hypothalamus) est le véritable chef d'orchestre de notre système endocrinien.
On retrouve de faibles niveaux d'hormones thyroïdiennes mais aussi de TSH, ce qui n'est pas logique pour la plupart des médecins et vous laisse dans une errance médicale certaine. C'est une hypothyroïdie secondaire classiquement due à un stress important, des traumatismes à la fois psychiques et/ou physiques. La sous-nutrition ou malnutrition est une cause courante : l'hypophyse, et plus globalement tout le cerveau, déteste la restriction alimentaire, les régimes etc. Un faible apport calorique prolongé, voire l'anorexie ou boulimie, peuvent conduire à cette forme d'hypothyroïdie. Les alimentations faibles en protéines également. Un travail psychologique, en parallèle de celui nutritionnel est souvent nécessaire.
Hypothyroïdie cellulaire
Il s'agit sûrement de la forme la plus inconnue d'hypothyroïdie. Pourtant, elle explique beaucoup de symptômes récalcitrants au traitement et aux mesures alimentaires.
Les symptômes d'hypothyroïdie ne sont pas nécessairement causés par un dysfonctionnement de la glande thyroïde. Vous pouvez avoir un niveau normal d'hormones thyroïdiennes en circulation dans le sang. Au contraire, l'hypothyroïdie se déclenche bien souvent au niveau cellulaire, un concept appelé hypothyroïdie cellulaire. L'hypothyroïdie cellulaire n'est pas un nouveau concept dans la physiologie thyroïdienne. C'est seulement un concept qui a été négligé par la médecine allopathique au cours des dernières décennies. Il est aussi très mal compris par les médecins et les patients.
Lorsque les cellules de votre corps ont un niveau d'hormones thyroïdiennes insuffisant, le niveau réduit d'hormone thyroïdienne dans vos cellules déclenche des symptômes d'hypothyroïdie. Si vous souffrez de symptômes d'hypothyroïdie chroniques, il n'y a pas suffisamment de T3 atteignant le noyau de vos cellules.
Vous pouvez avoir des symptômes d'hypothyroïdie pendant des jours, des semaines, des mois ou des années avec des valeurs de laboratoire normales de TSH et de T4, et avec une glande thyroïde fonctionnant normalement. Vous ne pouvez pas mesurer ce qui se passe dans vos cellules périphériques avec une TSH et une T4.
La raison pour laquelle vous avez des symptômes n'est pas le résultat d'un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde, mais de la fonction cellulaire. La glande thyroïde produit l'hormone thyroïdienne en vrac et la déverse dans la circulation sanguine. Mais ce sont les cellules et les tissus individuels qui déterminent comment cette hormone thyroïdienne va être utilisée. Elle peut être activée ou désactivée en fonction de l'état des cellules et des tissus. Lorsque l'effet net de la physiologie thyroïdienne dans la cellule favorise la désactivation, le métabolisme est ralenti et vous développez une hypothyroïdie cellulaire et des symptômes d'hypothyroïdie. Cela peut se produire avec une TSH et T4 normales, et une glande thyroïde fonctionnant parfaitement.
Si vous avez des symptômes d'hypothyroïdie, vous pouvez très bien avoir une hypothyroïdie cellulaire. L'hormone T3 est désactivée au niveau cellulaire. C'est tout l'intérêt de comprendre la cause originelle.
Hypothyroïdie par syndrome de T3 faible
Cette forme se manifeste lorsqu'il vous manque les nutriments impliqués dans la conversion de T4 en T3 (forme biologiquement active). Vous pouvez avoir une TSH normale et une T4 normale voire élevée (car la conversion se fait mal). La T3 est souvent faible, ainsi que la reverse T3.
Ici encore, il s'agira de combler les carences et de travailler particulièrement sur les organes principaux de conversion. Exemples : foie, intestin, reins, tissus particulièrement riches en désiodases.
Hypothyroïdie due à une TBG élevée
LA forme induite par la pilule contraceptive principalement. Elle se produit quand il y a une élévation des protéines de liaison (thyroxine binding globulin, ou TBG). Cela rend moins disponibles les hormones thyroïdiennes pour les cellules (puisqu'elles restent liées, et non libres). La cause la plus fréquente est l'excès d'œstrogènes. Les œstrogènes augmentent la quantité de TBG. La plupart du temps ce phénomène est dû à la contraception hormonale de la femme. Ce peut également être à cause d'une dysbiose intestinale.
La TSH pourra être normale ou subclinique, avec une T4 totale normale (voire élevée) mais une T4 libre légèrement basse.
Le mot de la fin
Vous pourrez constater que la physiologie thyroïdienne est particulièrement complexe. Elle demande une grande expertise pour comprendre d'où provient concrètement le problème, afin de traiter la maladie à sa source. C'est cela, effectuer un travail "fonctionnel". C'est une enquête de terrain, on cherche les indices, on prend en compte les symptômes et on avance progressivement. Il est largement préférable de se faire accompagner car il est souvent difficile d'y parvenir seul sans les connaissances nécessaires. Mais vous pouvez aussi choisir de vouloir vous former et comprendre seul (et c'est très bien aussi !). Pour cette raison, vous pouvez retrouver sur ATAVI mon cours La glande thyroïdienne et métabolisme des hormones thyroïdiennes. Pour rappel, les abonnés d'Atavi.fr ont la possibilité de participer à notre tirage au sort mensuel. Vous pouvez espérer gagner une consultation avec moi. Vous pouvez aussi me contacter ici pour un suivi.
Prenez soin de vous (et de votre thyroïde !) 💙
Peut-on affirmer que le syndrome de l'intestin irritable est un vrai diagnostic ?
Vous avez peut-être reçu le diagnostic de « syndrome de l’intestin irritable » (SII), ou « côlon irritable », « colopathie fonctionnelle ». Tous ces termes sont interchangeables et désignent un syndrome dont souffrent beaucoup de personnes.
Connaissant bien les maladies intestinales, je n’ai jamais été satisfaite de ce diagnostic. Je pense qu’on ne creuse pas assez loin les recherches en médecine conventionnelle (à moins que vous soyez accompagné par un super gastro-entérologue !).
Pour rappel, un syndrome est un ensemble de symptômes. Il ne s’agit pas d’une maladie à proprement parlé (donc, pas un diagnostic franc). Ce sont des labels que l’on colle sur une symptomatologie, et pour lesquels les traitements ne sont pas clairement établis. Après tout, comment bien traiter sans creuser la cause ?
Toutefois, je ne dis pas qu’identifier le problème est chose facile, loin de là. D’ailleurs, c’est bien souvent un ensemble de phénomènes à l’œuvre.
Quoi qu’il en soit, sachez qu’il existe plusieurs types de syndrome de l’intestin irritable, et que le connaitre est déjà un bon point de départ. Nous avons quatre types :
le syndrome de l’intestin irritable associé à de la diarrhée (SII-D)
le syndrome de l’intestin irritable associé à de la constipation (SII-C)
le syndrome de l’intestin irritable mixte (SII-M)
le syndrome de l’intestin irritable inclassable (SII-U)
Donc, chacun des types de SII se désigne en relation avec l'expérience des selles. Certaines personnes atteintes du SII alterneront entre elles au fil du temps. Je vous les présente ici, mais voyons d’abord la question du diagnostic.
Comment se passe le « diagnostic » du SII ?
Bien qu'il existe plusieurs types de SII, dans la plupart des cas, ce sont les femmes qui sont les plus susceptibles de développer le syndrome (environ deux fois plus que les hommes). Il n'existe aucun test spécifique pour diagnostiquer définitivement le syndrome de l’intestin irritable. Votre médecin est susceptible de commencer par un historique médical complet, un examen physique et des tests pour exclure d'autres conditions, telles que la maladie cœliaque et les maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique (RCH). Une fois que les autres conditions auront été exclues, votre médecin utilisera probablement l'un de ces ensembles de critères de diagnostic du syndrome de l'intestin irritable.
Critères de Rome IV
Ces critères comprennent des douleurs et des troubles digestifs ayant eu lieu en moyenne au moins un jour par semaine au cours des trois derniers mois. Cela doit également se produire avec au moins deux des éléments suivants : Douleur et inconfort liés à la défécation, un changement dans la fréquence des défécations ou un changement dans la consistance des selles.
Douleur abdominale récurrente survenant en moyenne au moins 1 jour par semaine dans les 3 derniers mois avec au moins 2 des critères suivants : - Associée à la défécation. - Associée à une modification de la fréquence des selles. - Associée à une modification de la consistance (aspect) des selles.
Les sous-groupes se définissent en fonction de la consistance des selles selon l’échelle de Bristol* (voir schéma ci-dessous)
SII avec constipation prédominante (SII-C) : Bristol 1-2 ≥ 25 % du temps et Bristol 6-7 ≤ 25 % du temps
SII avec diarrhée prédominante (SII-D) : Bristol 6-7 ≥ 25 % du temps et Bristol 1-2 ≤ 25 % du temps.
SII avec alternance diarrhée-constipation (SII-M) : Bristol 1-2 25 % du temps et Bristol 6-7 25 % du temps.
SII non spécifié : absence de critères suffisants pour répondre aux critères du SII-C, SII-D ou SII-M.
Echelle de Bristol
Il s'agit d'un critère d'évaluation schématique des selles pertinent et utilisé depuis longtemps en médecine. Je ne répèterais jamais assez l'importance élémentaire de prêter attention à l'aspect de ses selles, mais aussi leur couleur et autres critères. Il s'agit d'un marqueur capital de santé et cela fait systématiquement partie de mes questions en consultations et de mes critères pour juger de votre évolution en suivi. Cette échelle fait partie intégrante de l'évaluation clinique pour le SII.
Les patients qui ont majoritairement des selles Bristol 1-2 sont plutôt de type SII-C, et ceux qui ont le plus souvent des selles Bristol 6-7 sont considérés SII-D. Les critères se réfèrent aux 3 derniers mois, et le début des symptômes doit dater de minimum 6 mois, et sans traitement pour ne pas altérer les observations cliniques.
Tests supplémentaires
Votre médecin peut recommander plusieurs tests, y compris des analyses de selles pour vérifier une éventuelle infection. Les études de selles peuvent également vérifier si votre intestin a du mal à absorber les nutriments (malabsorption). L'objectif est d'exclure d'autres causes de vos symptômes. La procédure de diagnostic différentiel peut inclure différents examens.
Examens physiques
Coloscopie - Le médecin utilise un petit tube flexible pour examiner toute la longueur du côlon.
TDM (scanner abdominal) - Ce test produit des images de votre abdomen et de votre bassin qui pourraient exclure d'autres causes de vos symptômes, surtout si vous avez des douleurs au ventre.
Endoscopie haute - Un long tube flexible est inséré dans votre gorge et dans l'œsophage, qui est le tube reliant votre bouche et votre estomac. Une caméra à l'extrémité du tube permet à au médecin de visualiser votre tube digestif supérieur. Lors d'une endoscopie, on peut réaliser un prélèvement d'un échantillon de tissu (biopsie). Cet échantillon peut permettre de rechercher une prolifération de bactéries. Une endoscopie peut être recommandée en cas de suspicion de maladie cœliaque.
Les tests de laboratoire
Tests d'intolérance au lactose - La lactase est une enzyme dont vous avez besoin pour digérer le sucre présent dans les produits laitiers, le lactose. Si vous ne produisez pas de lactase, vous pourriez avoir des problèmes similaires à ceux causés par le SII , notamment des douleurs abdominales, des gaz et de la diarrhée. Votre médecin peut aussi vous demander de retirer le lait et les produits laitiers de votre alimentation pendant plusieurs semaines afin de voir si vos symptômes disparaissent ou s'amenuisent.
Test respiratoire pour la prolifération bactérienne - Un test respiratoire peut également déterminer si vous avez une prolifération bactérienne dans votre intestin grêle. La prolifération bactérienne est plus fréquente chez les personnes qui ont subi une chirurgie intestinale ou qui souffrent de diabète ou d'une autre maladie qui ralentit la digestion (mais il existe bien d'autres causes encore).
Tests de selles. Vos selles pourraient être examinées pour détecter des bactéries, des parasites ou champignons et levures. Malheureusement, les tests prescrits en médecine classique sont insuffisants et loupent plein de choses.
Zoom sur les différents types de syndrome de l'intestin irritable
Comme nous l'avons vu, le syndrome de l'intestin irritable se divise en quatre types, en fonction de vos symptômes : constipation prédominante, diarrhée prédominante, mixte ou non classé.
Syndrome de l’intestin irritable avec diarrhée prédominante (SII-D)
Le SII-diarrhéique est la forme la plus courante du syndrome de l'intestin irritable. Il faut que plus de 25 % de vos selles soient molles et moins de 25 % dures et grumeleuses. Lorsque vous souffrez de SII-D, vous ressentez le besoin d'aller aux toilettes plus régulièrement et de façon plus impérieuse.
Les symptômes du SII-D incluent les suivants :
Selles fréquentes
Selles molles
Excès de gaz
Ballonnements et maux de ventre
Troubles du sommeil
Sentiment d'urgence
Syndrome de l’intestin irritable avec constipation prédominante (SII-C)
Cela fait référence au syndrome du côlon irritable avec constipation. Comme son nom l'indique, dans ce type de SII, vous rencontrez moins de selles et de la difficulté lors du passage des selles. Il s'agit d'un type courant de SII, environ 30 % des personnes atteintes de SII sont à dominante constipation. Pour recevoir le diagnostic de SII-C, au moins 25% de vos selles sont dures et grumeleuses et moins de 25% ont une consistance lâche.
Les symptômes du SII-C comprennent :
Selles peu fréquentes
Selles grumeleuses ou dures
Forcer en passant une selle
Une sensation de blocage dans l'anus ou le rectum
Sensation de ne pas évacuer totalement
Gaz, ballonnements et douleurs abdominales
Syndrome de l’intestin irritable mixte (SII-M)
Le SII-M est l'un des types de SII où vous souffrez à la fois de diarrhée et de constipation. Il est appelé syndrome de l'intestin irritable avec selles mixtes. Vous pouvez expérimenter de la constipation ou avoir la diarrhée car vos intestins accélèrent ou ralentissent à différents moments. Par exemple, vous pouvez être constipé le matin puis avoir une diarrhée inattendue l'après-midi.
Pour être diagnostiqué avec SII-M, vos selles sont à la fois dures et grumeleuses, ainsi que de consistance lâche, au moins 25% du temps.
Syndrome de l’intestin irritable inclassifiable (SII-U)
Le quatrième type de SII s'appelle SII-U, ou syndrome de l'intestin irritable non classé (unclassified). Ce type est livré avec un mélange de symptômes. Vous remplissez les critères pour recevoir un diagnostic de SII, mais vos symptômes n'appartiennent à aucune des trois catégories ci-dessus.
Autres SII
En outre, il existe deux sous-types supplémentaires de syndrome de l'intestin irritable, qui surviennent à la suite de maladies du tube digestif : le SII post-infectieux et le SII post-diverticulite.
Comment prendre en charge le syndrome de l'intestin irritable ?
Avec tous les types de SII, le traitement dépend de vos symptômes et déclencheurs spécifiques. Cependant, il existe quelques changements de style de vie simples qui entraînent des améliorations pour tous les cas.
L'activité physique
La recherche montre que des exercices aérobies modérés peuvent aider à améliorer tous les types de SII. Cela inclut des exercices comme le vélo ou la marche rapide. Si votre SII se déclenche avec le stress, l'exercice peut également vous aider à gérer la tension et l'anxiété qui y sont liées. Il a également la capacité de normaliser les contractions de votre gros intestin, ce qui peut soulager la constipation.
Arrêter de fumer
La nicotine peut stimuler votre côlon et entraîner une diarrhée. D'autre part, la recherche montre qu'il peut également ralentir les contractions du côlon chez certaines personnes et provoquer la constipation. Outre la nicotine, la cigarette contient bien d'autres composés néfastes, à commencer par des métaux lourds. Les métaux lourds ont la capacité de remplacer des minéraux et oligo-éléments dans notre corps (particulièrement l'intestin) ce qui fait dysfonctionner nos enzymes et notre système immunitaire. Cela aura pour conséquence d'empêcher le bon déroulement de la digestion, et donc d'induire des symptômes.
Changements alimentaires
La nourriture que vous mangez affecte vos selles. De plus, certains aliments peuvent déclencher vos symptômes du SII. Il est utile de tenir un journal alimentaire afin de suivre tout ce que vous mangez quotidiennement et tout symptôme du SII qui survient après avoir mangé. Ainsi, vous pouvez apporter des modifications éclairées à votre alimentation. La diète FODMAPs est la plus recommandée et communément admise scientifiquement, cependant, elle peut être insuffisante dans bien des cas. Il convient donc de trouver ce qui conviendra à votre corps, même si ça sort des sentiers battus aux perspectives étriquées.
La gestion du stress
Le stress peut aggraver le SII, je dirais même qu'il en est bien souvent à l'origine pour avoir eu en consultations bon nombre de patients présentant ce syndrome. Je dis souvent affectueusement à mes patients : "vous sentez, vous vivez à travers vos tripes". Bien qu'il soit impossible d'éliminer totalement le stress, il est toutefois important d'apprendre à le gérer et également à travailler sur ses traumatismes. Vous pouvez essayer de travailler avec un thérapeute, de commencer un nouveau passe-temps ou de pratiquer la pleine conscience et la méditation, parmi tant d'autres.
Médicament
Selon le type de SII dont vous souffrez, il existe également des médicaments en vente libre et sur ordonnance qui peuvent soulager vos symptômes. Bien sûr, vous devriez consulter un professionnel de la santé avant de prendre tout médicament.
Ma méthode de prise en charge du syndrome de l'intestin irritable
Comme je vous le disais plus haut, je ne me satisfais pas du terme "syndrome". En fait, je pars du principe que le corps est merveilleusement bien fait. Tout symptôme s'interprète comme un indice de quelque chose qui se joue en fond, à identifier. Pour ce faire, il faut enquêter, et c'est ma partie préférée de mon travail. Tout a une explication, par contre il peut être difficile de la trouver, ou cela peut prendre du temps. Donc, armez-vous de patience et entourez-vous de professionnels compétents pour une approche pluridisciplinaire.
En règle générale, le syndrome de l'intestin irritable, peu importe son type, cache bien souvent une dysbiose, de la porosité intestinale, un dysfonctionnement du système nerveux entérique, un trauma à la fois physique ou émotionnel, la présence d'éléments toxiques (métaux lourds, glyphosate, consommation d'additifs alimentaires…), des dérèglements hormonaux et immunitaires, un manque de sécrétions digestives, beaucoup trop de stress (et donc des mesures à prendre), des carences nutritionnelles… L'exploration est par conséquent vaste !
Bref, faisons une enquête de terrain approfondie ensemble, ou rejoignez-moi sur ATAVI 😉
La candidose digestive est une affection particulièrement difficile à éradiquer. Plusieurs choses peuvent concourir à diminuer l’efficacité de notre système immunitaire à combattre les pathogènes ou maintenir certaines populations bactériennes et fongiques dans des normes saines. Tout bon thérapeute le sait et devrait être honnête avec vous quant à la durée du traitement. Un protocole anti-candidose requiert du temps car il faut travailler en profondeur le terrain global de l’individu. Comme nous allons le voir, plusieurs causes sont possibles et peuvent agir simultanément. Traiter le champignon est une chose, mais s’attaquer à la véritable raison qui a laissé le champignon proliférer en est une autre (sinon, la candidose reviendra).
Et si vous souhaitez approfondir et soigner une bonne fois pour toute votre candidose digestive, ma plateforme de santé fonctionnelle Atavi.fr a été pensée et créée pour ça. Par exemple, vous pouvez d'ores et déjà retrouver le webinaire Décoder la candidose digestive où j'explique tout mon protocole pas-à-pas !
Candidose et médicaments
Les médicaments sont en première tête de cette liste. Généralement, il s’agit d’une antibiothérapie à l’origine du trouble. Les antibiotiques tuent les bactéries, même celles qui nous sont absolument essentielles pour être en bonne santé. Ils peuvent être absolument nécessaires pour certaines situations, mais sont également surexploités. L’utilisation des antibiotiques devrait systématiquement être accompagnée d’un apport en probiotiques afin de réensemencer la flore et éviter des désagréments tels que la candidose, mais dans les faits, cela est peu pratiqué. Si votre médecin ne vous prescrit pas des probiotiques en complément (ou même des mesures alimentaires), je vous recommande de vous rapprocher d’un naturopathe qui saura comment limiter les effets secondaires du traitement.
Mais les antibiotiques ne sont pas les seuls à pouvoir être l’origine d’une mycose intestinale. Beaucoup de médicaments y contribuent :
Les immunosuppresseurs
Les agents contraceptifs
Les anti-inflammatoires
Les anxiolytiques et anti-dépresseurs
Tous ces médicaments modifient la chimie de votre environnement intestinal. Le sujet ici est la candidose digestive, mais sachez que d’autres effets secondaires sont possibles.
Intestin poreux (ou leaky gut)
La porosité intestinale est un autre grand facteur de candidose digestive. Elle peut résulter d’une utilisation excessive de médicaments, mais aussi d’une alimentation inadaptée, des métaux lourds, des mycotoxines, des toxines et du stress. Normalement, l’intégrité de la paroi intestinale est maintenue grâce à un microbiote efficace. Si ce microbiote est altéré, c’est la porte ouverte à une inflammation localisée où peuvent proliférer les pathogènes, et où les toxines peuvent entrer dans la circulation sanguine. C’est pourquoi les stades de candidose avancés présentent des signes systémiques. Un intestin poreux prend du temps à se réparer et nécessite une hygiène de vie suivie assidument.
Stress
Le stress… Un mot qui revient souvent pour beaucoup de problématiques, sans pour autant que son réel enjeu ne soit saisi. Le stress chronique est un véritable tueur silencieux, impliqué dans la plupart des maladies chroniques. Pourquoi ? Parce qu’il a un effet direct et profond sur nos cellules et hormones. Il affaiblit le système immunitaire et génère un stress oxydatif.
Mais bien que l’on pense souvent au stress comme quelque chose d’inhérent à un boulot que nous n’aimons pas, il faut absolument élargir cette vision si l’on souhaite se débarrasser de sa candidose. Il existe une multitude de formes de stress, dont certaines que vous ne percevez pas forcément :
Le manque de sommeil et/ou sommeil non réparateur
Le manque d’ensoleillement
Traumatismes
Travail posté/ de nuit
Exposition à des toxines (pesticides, métaux lourds, moisissures…)
Eau de mauvaise qualité
Mauvaise alimentation
Charge mentale
Trop de sport ou au contraire pas assez
Ecrans bleus
EMF
Consommation excessive d’alcool
Médication
Maladie
Vous l’aurez compris, le stress chronique n’est pas l’apanage des personnes anxieuses de nature. Nous sommes tous continuellement exposés à différentes formes de stress mais sommes peu à nous en prémunir. A réponse au stress, le corps mobilise les glandes surrénales pour sécréter du cortisol. Le cortisol aura un effet immunosuppresseur afin de réduire la réponse inflammatoire du système immunitaire face à ces agressions. Il est donc utile mais il n’est pas souhaitable qu’il soit continuellement élevé car le système immunitaire fini par être déprimé et laisser l’opportunité aux pathogènes de se développer. Un travail sur le nerf vague sera capital également.
Bouleversements hormonaux
Outre la pilule contraceptive, d’autres changements hormonaux peuvent induire une candidose. On peut par exemple observer lors du retour de couche des chamboulements chez la femme (ou même pendant la gestation). D’autres affections comme l’insulinorésistance, la SOPK ou bien un burn-out peuvent faciliter l’installation du champignon.
La candidose digestive favorise les carences… Et inversement !
La nutrition est un facteur de risque tout aussi important que les précédents. Notre alimentation moderne, remplie d’additifs (émulsifiants, colorants, exhausteurs de goût, conservateurs etc) génèrent de véritables attaques inflammatoires contre la barrière intestinale. Ils détériorent notre flore intestinale en diminuant certaines populations bactériennes bénéfiques qui protègent notre intestin d’invasions et proliférations. En particulier, le glyphosate massivement utilisé dans l’agriculture est un enjeu sanitaire colossal.
Il ne faut non plus oublier l’apport en antibiotiques émanant de la consommation de bêtes traitées par antibiothérapie. Beaucoup d’éleveurs font attention à cela et se tournent vers des méthodes plus naturelles, mais dans un souci de productivité, les grands producteurs ont souvent recours aux antibiotiques par prévention et ces résidus se retrouvent dans ce que nous mangeons. Également, l’eau comporte des résidus d’antibiotiques. La solution est de consommer un maximum de produits animaux élevés dans de bonnes conditions respectueuses de l’environnement et des bêtes, et de filtrer l’eau.
Beaucoup de nutriments sont impliqués dans la bonne santé intestinale, soit parce qu'ils constituent le système nerveux, soit la barrière intestinale, ou qu'ils nourrissent notre flore. Il faudra évaluer tout cela avec un praticien pour optimiser votre assiette. De plus, la candidose se nourrissant de certains nutriments, on peut totalement se retrouver carencé en certains, et ce sera le serpent qui se mord la queue.
En définitive, la candidose digestive, si détectée et prise en charge précocement, n'aura pas le temps de causer trop de dégâts. En revanche, plus le champignon est implanté, plus ce sera difficile. N'hésitez pas à voir avec votre médecin pour d'éventuels examens afin rapidement la traiter, notamment si vous présentez des signes tels qu'une grosse appétence pour le sucre, rétention d'eau, brouillard mental, prise de poids, syndrome dépressif, congestion nasale...
Prenez soin de vous !
Quel lien entre la maladie d'Hashimoto et le microbiote intestinal ?
Avec une prévalence de 10 à 12 %, la maladie d’Hashimoto est le trouble thyroïdien le plus répandu. La thyroïde et la santé digestive sont sûrement mes deux sujets favoris. Leur corrélation est très forte. Cette connexion se nomme en médecine fonctionnelle « thyroid-gut-axis » (pour Axe thyroïde-intestin). Ce lien est capital dans la gestion de la maladie d’Hashimoto. La stratégie allopathique classique consiste à administrer de la thyroxine (hormone T4) au patient afin qu’il ne soit plus en situation d’hypothyroïdie. Dans le contexte de la maladie d’Hashimoto, c’est très souvent insuffisant, voire contre-productif et nous allons voir pourquoi.
Sur ma plateforme de santé fonctionnelle Atavi.fr, j'aborde largement la question d'Hashimoto, maladie pour laquelle vous pouvez retrouver :
La maladie d’Hashimoto est une thyroïdite, soit, une inflammation de la glande thyroïdienne. Le système immunitaire médie l'inflammation. C’est le premier point, et le plus important à comprendre. L’erreur est de croire qu’en ajoutant une hormone pour camoufler les symptômes, on règle le problème. Le souci est que ce n’est très souvent pas le cas. Pourquoi ?
Votre système immunitaire attaque votre glande thyroïdienne. On atteste cela par une prise de sang où l’on dose les anticorps antithyroperoxydases et anti-thyroglobulines. Dès qu’ils reviennent positifs, on diagnostique la maladie d’Hashimoto. Ce n’est donc pas la glande thyroïdienne qui dysfonctionne,c’est le système immunitaire.
Tolérance immunologique et Hashimoto
Notre système immunitaire est censé nous protéger des molécules du non Soi (celles étrangères à notre organisme) et non à attaquer nos molécules du Soi (celles qui nous constituent et que nous produisons). Ici, les cellules immunitaires attaquent soit la thyroperoxydase soit la thyroglobuline, et bien souvent les deux à la fois.
La thyroperoxydase est une enzyme responsable de l’iodation de la thyroglobuline. Elle participe à la synthèse des hormones thyroïdiennes en permettant la fixation de l’iode. La thyroglobuline est une protéine produite par la glande thyroïdienne et servant de précurseur à leur synthèse. On comprend donc que lorsque ces deux éléments sont attaqués par nos propres cellules immunitaires, la glande thyroïdienne ne parvient pas à synthétiser suffisamment d’hormones T4 et T3.
L'intestin et microbiote intestinal, une priorité !
Cette carence en hormones va générer tous les symptômes de l’hypothyroïdie. Rajouter un traitement allopathique avec de la thyroxine ne permet pas d’améliorer à 100 % la situation. En effet, l’attaque immunitaire continue (dans certains cas, le syndrome hypothyroïdien est même exacerbé). Non, la véritable stratégie consiste à travailler sur le système immunitaire. Et sachez une chose… Votre système immunitaire se concentre essentiellement au niveau de l’intestin et du système lymphatique. Est-ce que vous commencez à voir où je veux en venir ?
L’intestin et l’auto-immunité
Les deux maladies auto-immunes de la thyroïde les plus répandues sont la maladie d’Hashimoto et la maladie de Basedow. Souvent, on observe également une autre maladie concomitante telle que le diabète de type 1 ou la maladie cœliaque. Ceci n’est pas un hasard. Le microbiote intestinal est la clé d’une bonne immunité. S’il dysfonctionne, plusieurs maladies peuvent se déclencher, parfois à différents stades de la vie. Le microbiote intestinal se compose d’une multitude de micro-organismes qui constituent une population vivant normalement en symbiose avec nous. La symbiose signifie qu’ils vivent en parfaite harmonie avec nous et que chacun remplit une fonction. Nous faisons office d’hôte, de « maison », nous les nourrissons avec notre alimentation et hygiène de vie. En retour, ces micro-organismes auront des effets bénéfiques sur notre santé et vont en particulier protéger notre barrière intestinale.
Intestin poreux
Si notre microbiote est défaillant, notre barrière intestinale peut être endommagée. C’est ce que l’on appelle la porosité intestinale ou perméabilité intestinale ("leaky gut" en anglais). Comme vous pouvez le voir sur le schéma, une barrière intestinale intègre possède des jonctions serrées. Ce sont des sortes de petites agrafes qui maintiennent les entérocytes collés entre eux, afin que rien ne puisse passer entre et rejoindre la circulation sanguine.
Si les jonctions serrées sont abîmées, des antigènes peuvent passer plus facilement dans la circulation systémique et activer la réponse du système immunitaire ou réagir de manière croisée avec les tissus extra-intestinaux. La dysbiose n’a pas seulement été trouvée dans les conditions auto-immunes, mais également dans le carcinome de la thyroïde grâce à la détection de souches bactériennes cancérigènes et inflammatoires. Il existe de plus en plus de preuves de la présence d’un axe thyroïde-intestin important qui module les maladies auto-immunes. Les patients signalent souvent des changements dans leur qualité de vie et leur fonction thyroïdienne en fonction des changements alimentaires.
Microbiote intestinal
Le microbiote intestinal régule une grande partie de l’homéostasie ainsi que le développement des cellules immunitaires. Il module à la fois le système immunitaire inné et adaptatif, même en dehors de l’intestin et est fondamental dans le développement du tissu lymphoïde associé à l’intestin (GALT) où se trouve plus de 70 % de l’ensemble du système immunitaire. Le GALT joue un rôle important dans le développement de la tolérance aux auto-antigènes en contrôlant ses récepteurs Toll-like (TLR) dans la muqueuse intestinale.
Il existe une corrélation positive entre la concentration de butyrate et le nombre de cellules T régulatrices (TREG) qui sont des médiateurs clés de la tolérance immunitaire, tout comme avec des concentrations plus faibles de cellules Th-17 pro-inflammatoires. Les acides gras à chaîne courte (AGCC) sont capables de renforcer les jonctions serrées intercellulaires avec les hormones thyroïdiennes. Je l'explique en profondeur dans mon webinaire Butyrate et maladies : le couteau suisse. Le système immunitaire lui-même a une influence sur la composition du microbiote gastro-intestinal, ce qui souligne la relation symbiotique.
De plus, les iodothyronine-déiodinases, les enzymes responsables de la conversion de la thyroxine (T4) en sa forme biologiquement active, la triiodothyronine (T3) ou reverse (rT3, forme inactive), ont une activité dans la paroi intestinale. Leur travail peut aussi être entravé par un intestin lésé, conduisant à une hypothyroïdie par défaut de conversion enzymatique.
Enfin, un autre facteur d’influence du microbiote est son effet sur les neurotransmetteurs tels que la dopamine, qui peuvent inhiber la TSH.
L’intestin et le statut micronutritionnel
Le second problème qui s’ajoute bien souvent à la composante auto-immune est la défaillance de la barrière intestinale à remplir sa fonction d’absorption des nutriments. En effet, si elle est lésée (perméable), certains micronutriments ne peuvent pas être transportés à l’intérieur de l’organisme via les entérocytes. Les entérocytes (cellules intestinales spécialisées dans l’absorption des nutriments) possèdent des transporteurs spécifiques à chaque nutriment. En cas d’inflammation à ce niveau, les transporteurs ne peuvent pas travailler et les nutriments restent dans la lumière intestinale (générant bien souvent une multitude de troubles digestifs en plus des carences).
En premier lieu, la composition du microbiote intestinal a une influence sur la biodisponibilité des micronutriments essentiels pour la glande thyroïdienne. Les bactéries intestinales jouent un rôle dans la synthèse des vitamines (K, B9, B2, B3, B5, B6, B8, B12), la digestion des fibres alimentaires (qui pourraient donner du butyrate), la régulation de la réponse immunitaire et les troubles mentaux.
En particulier, l’iode, le fer et le cuivre sont essentiels à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Le zinc et le sélénium permettent la conversion de la T4 en T3, et la vitamine D régule la réponse immunitaire. Ces nutriments sont souvent défaillants chez les patients en situation d’hypothyroïdie du fait de leur mauvaise absorption. Le métabolisme des hormones thyroïdiennes est donc directement impacté et renforce le syndrome global.
Conclusion
De plus en plus de données indiquent une corrélation importante entre bactéries intestinales, système immunitaire et fonction thyroïdienne. La dysbiose est une constatation fréquente dans les troubles de la thyroïde. D'une part, elle altère la réponse immunitaire en favorisant l'inflammation et en réduisant la tolérance immunologique. Elle endommage la membrane intestinale et provoque une augmentation de la perméabilité intestinale. Cela conduit à nouveau non seulement à une forte exposition aux antigènes, mais également à une inflammation locale. D'autre part, la dysbiose peut avoir un impact direct sur les niveaux d'hormones thyroïdiennes car l'intestin est un lieu de conversion important.
Le microbiote intestinal influence également l'absorption de minéraux importants pour la thyroïde. Exemples : l'iode, le sélénium, le zinc et le fer. Tous sont essentiels à la fonction thyroïdienne et il existe un lien clair entre le dysfonctionnement thyroïdien et leur malabsorption.
Les probiotiques ont montré des effets bénéfiques dans les maladies de la thyroïde. Ils sont capables d'avoir un effet positif sur les oligo-éléments tels que le sélénium, le zinc et le cuivre.
De plus, les microbes fonctionnent comme un réservoir pour la T3 et sont capables d'empêcher la fluctuation des hormones thyroïdiennes et peuvent ainsi réduire le besoin de supplémentation en T4. Les probiotiques pourraient constituer un traitement adjuvant des maladies thyroïdiennes.
L’intérêt de la nutrithérapie est évident. Les personnes atteintes de la maladie d’Hashimoto ne devraient pas se contenter de prendre uniquement leur traitement allopathique. Se rapprocher d’un praticien en médecine fonctionnelle qui connait le sujet peut vous aider à potentialiser les effets du traitement pour améliorer votre qualité de vie.