Je m’appelle Natacha LECAMUS,
Je suis mariée et mère de 3 enfants, j’ai une vie magnifique.
Voilà qui je suis aujourd’hui.
Mais ça n’a pas toujours été le cas.
Ma vie a changé le 13 décembre 2019, lorsque j’ai été admise aux urgences et diagnostiquée « diabetique« .
Certains diront que ce changement n’a rien de positif, pourtant, c’est à ce moment-là que je me suis sentie vivante. Et j’ai compris que je voulais le rester. J’ai commencé à vivre ce soir-là.
Et depuis, la vie a une toute autre saveur… beaucoup plus douce!
Tout d’abord, je n’ai jamais aimé les étiquettes… Être diabetique ne m’allait pas…
Les perspectives qu’on m’offrait ne me convenaient pas: dépendre de l’insuline à vie, être en réaction permanente, devoir contrecarrer tantôt hypers, tantôt hypos, en fonction de ce que je mangerais était pour moi inconcevable !
Avoir peur de me remettre au sport, préférer être en hyper pour ne pas risquer le malaise de l’hypo… C’était littéralement choisir entre la peste et le choléra, comme le dit Estelle..
Et pour couronner le tout, après plusieurs heures de recherches internet et plusieurs jours d’espoir, mon endocrinologue m’annonce que j’ai en fait un diabète de type 1… A vie donc…
Et quelque chose ne me convenait pas dans ce que l’on tentait de m’apprendre.
Bien-sur c’était pour mon bien, mais qui mieux que moi pouvait savoir ?
Ma nouvelle obsession était de comprendre.
Je ne m’étais jamais comprise.
C’était l’occasion.
Mon nouvel outil de développement personnel ? Mon autopiqueur, pour les dextros!
Eh oui…mon allié, pour arriver à comprendre, c’était lui.
J’allais découvrir que dans la gestion de la glycémie, rien n’est obscur, tout est logique : s’il y a une logique, une mécanique, cela implique qu’on puisse intervenir…agir… Maîtriser ?!
On m’a dès le début suggéré que le « combat » était largement possible puisque l’insuline allait faire le job que mon corps n’était plus capable de fournir… Oui… grâce à un lecteur implanté dans le bras et une pompe et… Bref, une vie médicalisée que je ne voulais pas.
Pas si j’avais une autre solution.
Et, oui, j’ai appris que j’étais vivante, et que mon pancréas était considéré comme…mort…
Par mon adorable médecin aussi maladroit que bienveillant…
Je détestais la mort. Une vraie phobie…
Mais c’était bien l’occasion de montrer que tant que tout n’est pas mort, eh bien il y a de la vie.
Ou même, plus rassurant, qu’il y a quelque chose après la mort!
Au choix…
Moi vivante, mon pancréas ne mourra pas, ça c’était certain!
Cette conviction, je l’avais en moi.
Et je me suis mis en tête de guérir avant l’anniversaire de mon diabète…
Je ne me considère pas « diabetique ».
Je crois que les mots ont une importance.
Et je ne veux pas être définie par autre chose que ce que je suis.
Et le diabète de type 1 est une maladie auto-immune, pas moi…
Donc mon corps se défend contre lui-même… Injuste ?
Pas si sûr !
Pour la première fois, je n’avais pas envie de me battre.
Encore un combat à mener? Je me suis infligée tellement de choses depuis ma naissance, faut-il encore que je me batte contre moi-même pour me sauver … de moi-même ?
Au fond, je connaissais mon degré de responsabilité ( entière…).
J’ai usé mon corps tant par mon alimentation que par mes pensées, mes angoisses incessantes…
A la place de mon pancréas je me serais défendue moi aussi…
D’ailleurs, j’aurais pu tomber malade… Gravement je veux dire…
Mais j’ai la chance de pouvoir prendre du recul pour comprendre ma situation…et la corriger.
Une autre chance, de vivre ici et maintenant…vivre intensément…
Je n’avais plus peur de mourir.
Parce que pour la première fois, je n’avais plus peur de vivre.
Je voulais enfin affirmer enfin ma place ici.
Prendre ce que j’avais à prendre et donner ce que je pourrais…
Du jour au lendemain, j’ai su quelle était ma place.
J’ai la « chance » d’avoir un enfant allergique aux fruits à coque…