Vous êtes-vous déjà demandé quel type ou forme d'hypothyroïdie vous aviez ? Ou bien vous a-t-on laissé penser qu'il n'existe que deux types d'hypothyroïdies : l'hypothyroïdie classique et l'hypothyroïdie d'Hashimoto ?
A travers cet article, j'espère bien vous offrir plus d'explications face à ce vaste sujet. C'est important de comprendre qu'il existe plusieurs types d'hypothyroïdie. C'est essentiel pour que vous soyez correctement pris en charge.
Un regard différent sur l'hypothyroïdie
L'hypothyroïdie n'est (presque) jamais un problème de thyroïde. Lorsque la glande thyroïde fonctionne correctement, le taux métabolique se maintient à un niveau constant. Un rythme ni trop rapide ni trop lent. Lorsque la glande thyroïde ne produit pas suffisamment d'hormones thyroïdiennes, on parle d'hypothyroïdie et le taux métabolique se ralentit généralement.
L'hypothyroïdie, comme la plupart des maladies ou troubles, est un trouble de spectre. Cela signifie qu'il existe différentes phases ou degrés d'hypothyroïdie. Vous pouvez monter et descendre le spectre ou entrer et sortir de différentes phases.
De nombreuses personnes sont aux prises avec des symptômes d'hypothyroïdie et pourtant, leur médecin leur dit qu'elles ne souffrent pas d'hypothyroïdie parce que leur taux d'hormone stimulant la thyroïde (TSH) et de thyroxine (T4) se situent dans les normes du laboratoire. Le modèle médical allopathique actuel ne diagnostique pas un patient comme souffrant d'hypothyroïdie si sa TSH et sa T4 tombent dans les normes du laboratoire. Pourtant, l'hypothyroïdie commence bien avant que les valeurs de laboratoire ne quittent la fourchette "normale". Pour beaucoup, les signes et les symptômes de l'hypothyroïdie sont présents pendant des années, voire des décennies. Les mécanismes débutent avant que leurs valeurs de TSH et de T4 ne se situent hors des limites du laboratoire.
Le modèle médical allopathique croit que lorsque la glande thyroïde devient malade, cela se traduit par des niveaux insuffisants d'hormones thyroïdiennes dans le sang. Ce n'est pas systématique.
Et dès lors qu'on vous diagnostique avec une hypothyroïdie, on vous prescrit de l'hormone thyroïdienne pour augmenter la T4 et abaisser la TSH. Mais nos hormones doivent encore atteindre nos cellules et leurs récepteurs propres.
Pour de nombreux patients, les médicaments à base d'hormones thyroïdiennes sont insuffisants. Ils n'améliorent pas à eux seuls les symptômes. Beaucoup continuent d'éprouver les mêmes symptômes qu'avant de commencer à prendre des médicaments.
Fatigue ou le manque d'énergie
Les problèmes intestinaux : constipation, ballonnements, douleurs...
Les problèmes de poids
L'amincissement ou la perte de cheveux
La faible libido
Le brouillard mental, l'impression d'avoir l'esprit brumeux
L'anxiété et la dépression
Les problèmes de sommeil : somnolence, hypersomnie, réveils nocturnes...
Une foule d'autres symptômes et défis de santé propres à chacun
Pour la plupart des patients, les symptômes de l'hypothyroïdie commencent bien avant qu'ils ne reçoivent leur diagnostic.
Pas UNE mais DES hypothyroïdies
J'ai toujours trouvé cela logique de chercher à comprendre la cause d'un problème de santé. Je trouve le corps humain si merveilleusement bien fait. Je pars du principe qu'il y a toujours une origine à trouver. Cela ne peut pas être plus évident dans le cadre de l'hypothyroïdie. Plus je reçois de patients en suivi, plus je peux assurément affirmer qu'il existe un large spectre de causes et de formes pour l'hypothyroïdie. Seulement, tous les patients sont traités de la même façon : Lévothyrox. On ne cherche pas toujours à comprendre par quels mécanismes s'est déclarée l'hypothyroïdie. Voici mes exemples.
La thyroïdite d'Hashimoto
Maladie auto-immune de la thyroïde très répandue, la thyroïdite d'Hashimoto est le résultat de l'attaque du système immunitaire contre la thyroïde. Ce n'est donc pas un problème de thyroïde, mais de dysfonctionnement du système immunitaire. On observe une levée de la tolérance immunologique faisant que l'organisme se met à attaquer ses propres tissus, chose anormale. La thyroïdite d'Hashimoto ne répond pas comme les autres maladies auto-immunes aux traitements conventionnels tels que les anti-inflammatoires ou les immunosuppresseurs. La seule alternative proposée par la médecine à l'heure actuelle est l'administration en continu d'un traitement hormonal substitutif (THS) : Lévothyrox, Tcaps etc.
On vient administrer de la thyroxine (T4) pour remplacer la production défaillante de sa propre glande thyroïdienne. Cela soulage, mais ça ne traite pas la cause. Pourquoi le système immunitaire se met à attaquer la glande, jusqu'à la détruire ? Qu'est-ce qui entretient ce phénomène ? Comment l'abaisser, voire le vaincre ?
Sur les analyses, on notera une élévation des anticorps antithyroperoxydase (TPO), éventuellement des anticorps anti-thyroglobuline (Tg), avec une TSH normale dans les premiers stades (et cela peut rester ainsi durant des années. Il est très rare qu'on vous dose les anticorps si votre TSH est normale. Par la suite, à force d'être attaquée, la glande thyroïdienne commencera à dysfonctionner et c'est ici que la TSH commencera à augmenter, et la T4 et T3 diminueront. Vous pouvez donc rester ainsi durant des années, avec des symptômes non révélés sur vos analyses de sang. C'est le début de l'errance médicale.
Vous comprendrez tout le spectre des maladies auto-immunes. Comment elles s'installent progressivement ? Qu'est-ce que vous pouvez faire ? Il n'y a pas de fatalité ! J'ai aidé plusieurs patients à diminuer les niveaux de leurs anticorps antithyroïdiens, et donc l'attaque de la glande thyroïdienne. On réduit ainsi les symptômes et la progression de la maladie. Je précise également qu'on peut détecter des anticorps dirigés contre la thyroïde très tôt, et sans attaque de la glande dans les débuts de la maladie. C'est pourquoi doser les anticorps régulièrement permet de prévenir le problème et d'agir, au lieu de subir.
Hypothyroïdie primaire
Appelée hypothyroïdie subclinique, c'est la forme d'hypothyroïdie la plus souvent associée à des carences nutritionnelles. Ces carences empêchent la glande d'avoir tous les éléments nutritionnels nécessaires à la synthèse complexe de ses hormones. Ce serait à la limite la seule forme d'hypothyroïdie provenant d'un problème propre à la thyroïde, et encore… J'aurais plutôt tendance à dire que la cause première est un problème de mauvaise nutrition.
Dans ce contexte, je fais réaliser à mes patients des analyses complètes. Nous évaluons leurs taux en micronutriments, et je les questionne énormément sur leur alimentation. Bien souvent, on retrouve des personnes qui ne mangent pas assez et qui ne consomment pas certains aliments pourtant déterminants comme les matières grasses, la viande rouge, les œufs etc.
On retrouve sur la prise de sang une TSH normale à élevée, avec une T4 et T3 souvent faibles. La reverse T3 sera faible aussi (mais souvent dans les normes du laboratoire). Les carences classiques sont le fer, l'iode, la vitamine B9 et B12... Mais attention, il faut personnaliser l'approche avec un thérapeute qui sait véritablement lire une analyse de sang, de manière fonctionnelle, pour ne pas passer à côté de quelque chose. Pour ma part, je suis formée à cette façon d'analyser vos prises de sang depuis ma certification de spécialiste en lecture fonctionnelle de la chimie sanguine (functional blood chemistry specialist, FBCS).
La stratégie consiste alors à revoir totalement l'alimentation et corriger rapidement les carences les plus importantes avec des compléments alimentaires de qualité, de formes biodisponibles. C'est un sujet que j'explique de façon détaillée dans mes webinaires ATAVI Les formes de micronutriments dans les compléments alimentaires :
Une forme bien plus courante qu'on ne le pense. L'hypothyroïdie secondaire à l'hypophyse est le résultat d'un dysfonctionnement qui précède la glande thyroïdienne : de l'hypophyse ou glande pituitaire. C'est la glande chargée de produire la TSH, qui ira ensuite stimulée la glande thyroïdienne à produire ses hormones thyroïdiennes. C'est ce que l'on appelle l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien (HHT).
Dans cette situation, on remarque sur les résultats sanguins des problématiques généralisées. Cela ne touche pas que la thyroïde mais tous les axes : surrénales et ovaires aussi bien souvent. Et c'est logique : la pituitaire (avec l'hypothalamus) est le véritable chef d'orchestre de notre système endocrinien.
On retrouve de faibles niveaux d'hormones thyroïdiennes mais aussi de TSH, ce qui n'est pas logique pour la plupart des médecins et vous laisse dans une errance médicale certaine. C'est une hypothyroïdie secondaire classiquement due à un stress important, des traumatismes à la fois psychiques et/ou physiques. La sous-nutrition ou malnutrition est une cause courante : l'hypophyse, et plus globalement tout le cerveau, déteste la restriction alimentaire, les régimes etc. Un faible apport calorique prolongé, voire l'anorexie ou boulimie, peuvent conduire à cette forme d'hypothyroïdie. Les alimentations faibles en protéines également. Un travail psychologique, en parallèle de celui nutritionnel est souvent nécessaire.
Hypothyroïdie cellulaire
Il s'agit sûrement de la forme la plus inconnue d'hypothyroïdie. Pourtant, elle explique beaucoup de symptômes récalcitrants au traitement et aux mesures alimentaires.
Les symptômes d'hypothyroïdie ne sont pas nécessairement causés par un dysfonctionnement de la glande thyroïde. Vous pouvez avoir un niveau normal d'hormones thyroïdiennes en circulation dans le sang. Au contraire, l'hypothyroïdie se déclenche bien souvent au niveau cellulaire, un concept appelé hypothyroïdie cellulaire. L'hypothyroïdie cellulaire n'est pas un nouveau concept dans la physiologie thyroïdienne. C'est seulement un concept qui a été négligé par la médecine allopathique au cours des dernières décennies. Il est aussi très mal compris par les médecins et les patients.
Lorsque les cellules de votre corps ont un niveau d'hormones thyroïdiennes insuffisant, le niveau réduit d'hormone thyroïdienne dans vos cellules déclenche des symptômes d'hypothyroïdie. Si vous souffrez de symptômes d'hypothyroïdie chroniques, il n'y a pas suffisamment de T3 atteignant le noyau de vos cellules.
Vous pouvez avoir des symptômes d'hypothyroïdie pendant des jours, des semaines, des mois ou des années avec des valeurs de laboratoire normales de TSH et de T4, et avec une glande thyroïde fonctionnant normalement. Vous ne pouvez pas mesurer ce qui se passe dans vos cellules périphériques avec une TSH et une T4.
La raison pour laquelle vous avez des symptômes n'est pas le résultat d'un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde, mais de la fonction cellulaire. La glande thyroïde produit l'hormone thyroïdienne en vrac et la déverse dans la circulation sanguine. Mais ce sont les cellules et les tissus individuels qui déterminent comment cette hormone thyroïdienne va être utilisée. Elle peut être activée ou désactivée en fonction de l'état des cellules et des tissus. Lorsque l'effet net de la physiologie thyroïdienne dans la cellule favorise la désactivation, le métabolisme est ralenti et vous développez une hypothyroïdie cellulaire et des symptômes d'hypothyroïdie. Cela peut se produire avec une TSH et T4 normales, et une glande thyroïde fonctionnant parfaitement.
Si vous avez des symptômes d'hypothyroïdie, vous pouvez très bien avoir une hypothyroïdie cellulaire. L'hormone T3 est désactivée au niveau cellulaire. C'est tout l'intérêt de comprendre la cause originelle.
Hypothyroïdie par syndrome de T3 faible
Cette forme se manifeste lorsqu'il vous manque les nutriments impliqués dans la conversion de T4 en T3 (forme biologiquement active). Vous pouvez avoir une TSH normale et une T4 normale voire élevée (car la conversion se fait mal). La T3 est souvent faible, ainsi que la reverse T3.
Ici encore, il s'agira de combler les carences et de travailler particulièrement sur les organes principaux de conversion. Exemples : foie, intestin, reins, tissus particulièrement riches en désiodases.
Hypothyroïdie due à une TBG élevée
LA forme induite par la pilule contraceptive principalement. Elle se produit quand il y a une élévation des protéines de liaison (thyroxine binding globulin, ou TBG). Cela rend moins disponibles les hormones thyroïdiennes pour les cellules (puisqu'elles restent liées, et non libres). La cause la plus fréquente est l'excès d'œstrogènes. Les œstrogènes augmentent la quantité de TBG. La plupart du temps ce phénomène est dû à la contraception hormonale de la femme. Ce peut également être à cause d'une dysbiose intestinale.
La TSH pourra être normale ou subclinique, avec une T4 totale normale (voire élevée) mais une T4 libre légèrement basse.
Le mot de la fin
Vous pourrez constater que la physiologie thyroïdienne est particulièrement complexe. Elle demande une grande expertise pour comprendre d'où provient concrètement le problème, afin de traiter la maladie à sa source. C'est cela, effectuer un travail "fonctionnel". C'est une enquête de terrain, on cherche les indices, on prend en compte les symptômes et on avance progressivement. Il est largement préférable de se faire accompagner car il est souvent difficile d'y parvenir seul sans les connaissances nécessaires. Mais vous pouvez aussi choisir de vouloir vous former et comprendre seul (et c'est très bien aussi !). Pour cette raison, vous pouvez retrouver sur ATAVI mon cours La glande thyroïdienne et métabolisme des hormones thyroïdiennes. Pour rappel, les abonnés d'Atavi.fr ont la possibilité de participer à notre tirage au sort mensuel. Vous pouvez espérer gagner une consultation avec moi. Vous pouvez aussi me contacter ici pour un suivi.
Prenez soin de vous (et de votre thyroïde !) 💙
J'ai eu le plaisir de pouvoir échanger avec Abdelaziz El Mansouri au sujet de la ménopause et de ses solutions naturelles, sujet pouvant être élargi à n'importe quel trouble hormonal. Le corps est un ensemble qu'il faut considérer globalement pour parvenir à de bons résultats. Aussi, la prévention est la clé, la ménopause est une étape de vie qui se prépare. Une approche fonctionnelle vous permettra de prévenir les désagréments de cette période.
Je répète souvent que la ménopause doit se préparer car elle est le reflet de l'hygiène de vie que vous avez eue jusqu'alors. Il n'est pas obligatoire qu'elle soit difficile, il n'y a aucun déterminisme. C'est pour cette raison que nous insistons sur la nécessité d'être dans la prévention et la proactivité le plus tôt possible. Plus votre métabolisme sera bon au cours de votre vie, mieux se déroulera la ménopause.
La nutrition
L'alimentation est pour toute chose cruciale. Ici, Abdelaziz et moi-même insistons beaucoup sur l'importance d'une qualité digestive impeccable. L'intestin est l'épicentre de notre immunité et la flore possède une forte interaction avec toutes nos hormones et médiateurs chimiques, notamment inflammatoires. Si votre digestion est problématique, que vous avez des symptômes évocateurs d'une inflammation ou une tendance à l'auto-immunité, il y a de fortes chances pour que votre intestin soit poreux. Une porosité intestinale (perméabilité intestinale ou leaky gut) fait le lit d'une ménopause plus compliquée.
La fonction hépatique
Un bon fonctionnement hépato-biliaire est essentiel à la métabolisation des déchets hormonaux tout au cours de la vie d'une femme. Vous pouvez totalement consulter un naturopathe pour prévenir tout désagrément qui serait lié à une dysfonction de la sphère hépatique.
Le stress
Le stress impacte nos hormones en tout point de vue. Avec le chamboulement que représente la ménopause, un corps qui a été stressé pourra vous le faire malheureusement payer… Veillez à travailler également en ce sens.
Approche fonctionnelle de la ménopause
Le syndrome des ovaires polykystiques est une maladie qui perturbe l’équilibre hormonal féminin. La patiente expérimente des symptômes liés à un déséquilibre hormonal. Mais ne vous y trompez pas… Malgré son nom, le syndrome des ovaires polykystiques n’a rien à voir avec les kystes sur les ovaires. Les kystes qui pourraient être détectés lors d’une échographie (non systématique) sont en fait des follicules qui sont normaux pour l’ovaire. Vous pouvez avoir beaucoup de follicules et avoir encore des hormones normales, et c’est pourquoi une échographie ne peut pas diagnostiquer (ou exclure) la maladie hormonale qu’est le SOPK.
Le SOPK est un excès d’androgènes (hormones mâles élevées chez la femme). Les symptômes récurrents sont l’hirsutisme, perte de cheveux, pilosité excessive à certains endroits (nombril, visage, tétons).
Pour avérer le SOPK, vous avez un taux élevé mesurable par test sanguin d’androgènes (hormones mâles) et/ou une acné importante, de la pilosité faciale ou de la mâchoire (une fois que les autres raisons d’excès d’androgènes ont été exclues).
Parmi les autres raisons qui peuvent expliquer l’excès d’androgènes, nous avons :
L’hyperplasie congénitale des surrénales (environ 9 % des cas d’excès d’androgènes)
Une prolactine élevée
Une contraception hormonale avec un indice d’androgène élevé (progestatif de type testostérone)
Si vous n'avez pas d'excès d'androgènes, vous n'avez pas de SOPK, et ceci est vrai même si vous avez des ovaires polykystiques, et même si vous présentez des règles irrégulières ou absentes. D’autres raisons peuvent expliquer l‘absence de règles, comme l’aménorrhée hypothalamique, qui est très courante. L’aménorrhée hypothalamique peut être due à une sous-alimentation. Eh oui, peut-être vous a-t-on dit que vous aviez un « SOPK maigre », à tort, car il s’agit en réalité d’une aménorrhée hypothalamique.
Et si c’est un SOPK, lequel est-ce ?
Si le SOPK est avéré (hyperandrogénie), l’étape suivante est de déterminer quel est son type ?
SOPK dû à une résistance à l’insuline
La résistance à l’insuline est un état dit prédiabétique. Elle caractérise un syndrome métabolique, autrement dit, l’incapacité de vos cellules à accepter le glucose que votre insuline tente de leur apporter pour le métaboliser. L’insuline est une hormone hypoglycémiante : son rôle est de diminuer la glycémie (taux de glucose dans le sang) car sa valeur élevée est toxique pour l’organisme. Lorsque les cellules ne sont plus réceptives au travail de l’insuline, on dit qu’elles sont insulinorésistantes. Ainsi, le glucose demeure dans le sang et les glycémies sont chroniquement hautes.
La meilleure façon de savoir si vous êtes atteinte d’insulinorésistance est de tester l’insuline, et non la glycémie. L’hémoglobine glyquée est également importante et ne devrait pas être l’apanage des diabétiques.
L’indice HOMA ou QUICKI permettent de mesurer la proportion d’insuline sécrétée pour gérer la glycémie. Si l’un de ces indices est anormal, vous avez une résistance à l’insuline, et un taux élevé d’insuline perturbe le métabolisme des androgènes (en les augmentant). Aussi, il peut être judicieux de vérifier le métabolisme du cortisol et les niveaux de stress de votre organisme.
Environ 70 % des SOPK sont dus à une résistance à l’insuline.
SOPK post-pilule
Pour ce type de SOPK, il est assez facile de l’identifier si vos symptômes ont débuté après que vous ayez cessé de prendre votre pilule contraceptive. Il est assez courant de constater une augmentation temporaire des androgènes à la suite de l’arrêt des pilules contenant :
Vous avez un SOPK post-pilule si vous répondez aux critères du SOPK (excès d'androgènes et autres conditions exclues), que vous n'avez pas de résistance à l'insuline, et que les symptômes ont commencé lorsque vous avez stoppé votre pilule.
Si vous ne venez pas d'arrêter la pilule ou si vous avez eu des problèmes avant même la contraception, passons à autre chose.
Origine inflammatoire
Un état inflammatoire chronique peut totalement stimuler les ovaires à produire plus de testostérone qu’à l’accoutumée. Un taux élevé de testostérone augmente de fait les androgènes et donc… font le berceau du SOPK !
Dans ce cas, l’origine principale du SOPK est l’inflammation, qui agit directement sur la synthèse et sécrétion hormonales. Il faut alors identifier la source de l’inflammation et la traiter. Des marqueurs sanguins peuvent être intéressants à consulter (CRP-US, VS, ferritine, albumine…), sans pour autant permettre un diagnostic. Il s’agit plutôt de prendre un recul global sur la situation, avec l’aide d’un praticien. Un bon thérapeute vous posera des questions sur votre alimentation, sensibilités digestives, douleurs chroniques, stress etc pour identifier avec vous la source de l’inflammation.
Vous souffrez donc d’un SOPK inflammatoire si vous avez un taux élevé d’androgènes, n’avez pas de résistance à l’insuline, n’êtes pas en phase post-pilule, et présentez certains des symptômes suivants :
une affection cutanée chronique comme le psoriasis, l'eczéma ou l'urticaire.
Si vous n'avez pas d'inflammation chronique, passons à autre chose. Avez-vous un SOPK d'origine surrénalienne ?
Origine surrénalienne
La plupart des femmes atteintes du SOPK ont une élévation de tous les androgènes, y compris la testostérone et l'androstènedione des ovaires et la DHEAS des glandes surrénales.
Si vous n'avez qu'un taux élevé de DHEAS (mais une testostérone et une androstènedione normales), vous pourriez avoir un SOPK surrénalien, qui représente environ 10 % des SOPK. Le SOPK surrénalien est similaire à la maladie génétique hyperplasie congénitale des surrénales (HCS).
Le SOPK surrénalien n'est pas provoqué par la résistance à l'insuline ou l'inflammation. Il s'agit d'une régulation à la hausse épigénétique des androgènes surrénaliens.
Et si je présente plusieurs types ?
Vous avez plus d'un type ? Les types sont répertoriés par ordre de priorité.
Donc, si vous souffrez d'une résistance à l'insuline avérée, vous avez un SOPK résistant à l’insuline, même si vous souffrez également d'une inflammation ou d'une survenue de vos symptômes après arrêt de la pilule. Le traitement du SOPK, peu importe son type, nécessite l'intervention d'un thérapeute car lui seul saura totalement personnaliser votre approche, chaque corps de femme étant différent. Un panel d'analyses approfondies est nécessaire pour savoir quel type il faut traiter. Ensuite, le praticien détermine avec vous la stratégie à mettre en place au quotidien. Comptez généralement entre 6 et 9 mois de suivi rigoureux du protocole pour parvenir à venir à bout d'un SOPK.
Prenez soin de vous 😉
"Estelle Castellanos, une diététicienne qui n'a pas peur de questionner les dogmes de la nutrition et de la diététique, elle partage avec nous les écarts entre son enseignement et la réalité du terrain qui l'ont emmenée à questionner bien des choses. Cela lui a fait prendre un tout autre virage qui l'a rapprochée de la naturopathie fonctionnelle. Tout ceci pour le bien de sa clientèle."