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Problème de bile : et si c'était votre thyroïde ?

Publié le 1 juillet 2021

Et si vos problèmes de bile, ou de vésicule biliaire, étaient dus à votre thyroïde ?

Carences en vitamines liposolubles, douleurs articulaires, problèmes de peau, sensation nauséeuse après un repas riche, selles de couleur particulière, constipation et/ou diarrhée, ballonnements et gaz, douleurs et inconforts digestifs… Bien des symptômes peuvent être dus à une bile insuffisante. Que ce soit la qualité ou la quantité de bile écoulée qui soit défaillante, il peut être judicieux de suspecter un problème thyroïdien avant d’envisager une chirurgie. Dans ma pratique, mes patients hypothyroïdiens ont souvent été opérés de la vésicule biliaire, soit pour retirer des lithiases, soit pour une ablation totale. En soit, l’ablation n’est pas vraiment un soucis, mais l’opération pourrait souvent être évitée. Quel est le lien entre thyroïde et vésicule biliaire ? Que peut-on faire ?

La bile

Elle est très souvent oubliée. Pourtant, la bile est incontournable pour notre santé. A mon sens, elle ne fait pas suffisamment l’objet d’analyses approfondies et d’une enquête clinique. On peut donc passer à côté d’un problème qui pourrait être amélioré, si ce n’est résolu, par un protocole naturel alimentaire et des compléments. Pour comprendre d’où peut provenir le soucis, une présentation de ce précieux liquide et de ses multiples rôles est indispensable.

Quelle est sa composition ?

Elle est très majoritairement constituée d’eau (environ 95 %), puis de sels biliaires, pigments biliaires (bilirubine conjuguée), cholestérol, acides aminés, enzymes, hormones stéroïdiennes, glutathion, vitamines (D et B) acides gras, lécithine et électrolytes (sodium, chlore, calcium, potassium, bicarbonates), toxines... Sa composition est très importante pour son bon écoulement et rôles dans la digestion et détoxification. Toute perturbation de l’équilibre de ces composés peut engendrer des lithiases par solidification.

Son parcours : le cycle entéro-hépatique

Notre bile est synthétisée par notre foie (1) et déversée via la vésicule biliaire, similaire à une petite poche de stockage, dans le duodénum (2). Ensuite, elle va parcourir l’intestin grêle jusqu’à sa partie distale appelée iléon où les acides aminés issus des sels biliaires seront réabsorbés par l’organisme afin d’être réutilisés (3). On obtient donc des sels biliaires primaires non conjugués qui vont arriver au niveau du caecum pour être également réabsorbés à 85 % (4). Les 15 % vont être convertis en sels biliaires secondaires par les bactéries coliques. A cet instant, les 10 % seront transportés via le système porte pour retourner au foie (5), et les 5 % restants seront évacués par les selles (6). Ces derniers 5 % ont une fonction importante d’hydratation des selles.

Quels sont ses rôles ?

Ils sont nombreux !

La première chose importante que je souligne à nouveau est que le foie synthétise la bile. Le foie est un organe remplissant de multiples fonctions, dont celle de détoxification. Autrement dit, votre foie est soumis continuellement à un flot de toxines (endogènes et exogènes) qu’il filtre du sang, avec l’aide des reins. Cependant, il doit les évacuer et pour ce faire, il les concentre dans la bile, qui sera ensuite disposée dans la vésicule biliaire en attendant d’être expulsée. La bonne évacuation de la bile est donc capitale car elle est la finalité de la détoxification hépatique.

Une fois dans la lumière duodénale, la bile va tamponner l’acidité du bol alimentaire provenant de l’estomac, à l’aide des sucs pancréatiques. Parmi ses constituants, les sels biliaires vont jouer le rôle de transporteur des lipides mangés. En effet, les matières grasses ne sont pas solubles dans l’eau, elles nécessitent un transporteur pour pouvoir progresser dans la lumière intestinale et être acheminées jusqu’aux entérocytes (et les vitamines liposolubles ne sont pas une exception). Elle possède également une fonction antibactérienne pour contrôler la population du grêle.

Connexion entre la thyroïde et la bile

Revenons à la vésicule biliaire… Cette petite poche musculeuse est soumise à des stimuli électriques qui lui permettent de se contracter. Sa contraction permet d’expulser le contenu (la bile) à travers le canal cholédoque afin d’atteindre le duodénum où se trouve les aliments consommés après un repas. Quelles substances provoquent cette stimulation nerveuse ?

Premièrement, la cholécystokinine pancréozymine (CCK-PZ) est la première hormone impliquée. Elle est sécrétée au niveau de la lumière duodénale dès lors que des acides aminés et acides gras sont détectés dans le bol alimentaire, et ce, en vue de justement pourvoir mieux les digérer (la nature est bien faite !). Mais elle n’est pas la seule responsable de ce processus car une bile de qualité et son bon écoulement requièrent bien d’autres processus, très liés à notre thyroïde. Voici donc 6 liens établis entre notre bile et notre thyroïde :

  • La bile déclenche la synthèse de l’enzyme responsable de la conversion de la T4 (thyroxine) en T3 (triiodothyronine).
  • Notre flore intestinale joue un grand rôle dans cette conversation également, et est en partie modulée par notre bile.
  • La T3 permet la relaxation du sphincter d’Oddi (la finalité de l’union entre le canal de Wirsung et le canal cholédoque). Si ce sphincter dysfonctionne, non seulement la bile ne s’écoule pas correctement dans le duodénum, mais les sucs pancréatiques seront également séquestrés. La digestion de tous les nutriments est alors mauvaise et induit des troubles digestifs.
  • Une altération de la bile entraîne une malabsorption des acides gras et vitamines liposolubles. Des carences en ces nutriments aggravent les troubles thyroïdiens (et impactent toutes nos hormones).
  • Les personnes ayant une diminution du débit biliaire sont 7 fois plus à risque d’être en hypothyroïdie.
  • Les hormones thyroïdiennes sont impliquées dans le métabolisme du cholestérol. En cas de trouble thyroïdien, le cholestérol est mal utilisé et plutôt excrété en conséquence via la bile, ce qui peut perturber l’équilibre chimique de la bile et induire des lithiases cholestéroliques.

De plus, une hypoparathyroïdie est également un soucis pour notre bile car le mauvais métabolisme du calcium peut induire une précipitation de ce dernier dans les voies biliaires, générant aussi des lithiases calciques.

Des solutions naturelles non invasives

Dans des situations « urgentes », je suis une grande adepte de l’organothérapie pour remplir le rôle de la bile. Lorsque la production de bile est réellement insuffisante, il est très souvent nécessaire de se supplémenter rapidement. Mes meilleurs suppléments sont le Ox bile de Nutricology et le Grassfed Gallbladder d’Ancestral supplements. La posologie sera toujours à déterminer avec l’aide d’un thérapeute qui maîtrise le sujet. Cette excellente alternative permet de suppléer le travail de la bile en apportant la même composition que notre bile endogène.

Mais dans une optique de médecine fonctionnelle, la cause de l’insuffisance biliaire doit être recherchée et traitée par des solutions naturelles. Premièrement, toute l’alimentation est généralement à revoir. Le manque de synthèse biliaire, sa composition biochimique altérée, ou bien un soucis de sécrétion doivent faire l’objet d’une enquête clinique pour déceler la véritable origine du problème. Les plus grands facteurs alimentaires de troubles biliaires sont généralement :

  • Une alimentation pauvre en graisses et cholestérol
  • Une régime très hypocalorique
  • Des jeûnes prolongés
  • Une alimentation faible en fer héminique, B9 et B12
  • Une alimentation pauvre en minéraux
  • Une mauvaise hydratation
  • Une alimentation trop glucidique (qui engorge le foie)
  • Une alimentation hypoprotidique et trop riche en fibres (qui induit une hypochlorhydrie)
  • Une mauvaise mastication

Il convient donc de corriger ces paramètres dans un premier temps, puis, de corriger le fonctionnement thyroïdien ensuite.

De plus, des plantes très utilisées en médecines chinoise et ayurvédique peuvent aider le foie. Certaines plantes sont dites cholagogues et/ou cholérétiques. Une plante cholagogue va stimuler la synthèse de bile au niveau des hépatocytes alors qu’une plante cholérétique permettra d’augmenter la vidange de la vésicule biliaire. Certaines sont très populaires et reconnues pour leur efficacité. Parmi elles, citons : l’extrait de feuilles d’artichaut, le chardon-marie ou le fenugrec.

Encore une fois, ces solutions très efficaces demeurent des alternatives temporaires pour soulager les symptômes. Il sera nécessaire de travailler en profondeur sur l’origine du trouble. Dans le cas d’un trouble thyroïdien, et selon son étiologie, il faudra corriger l’alimentation, l’hygiène de vie, les émotions et se supplémenter.

En définitive, il est important de ne pas s’arrêter aux symptômes et de rechercher, avec l’aide d’un thérapeute et de votre médecin, l’origine du problème pour le résoudre. Evitez également de vous supplémenter seul avec les plantes, notamment si vous suivez déjà un traitement allopathique, à cause des interactions possibles (les plantes ne sont pas anodines !). L’idéal demeurera toujours d’élaborer un protocole personnalisé avec des personnes qualifiées. Vous pouvez me contacter avec plaisir !

Prenez soin de vous 😉

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A PROPOS

Estelle Castellanos
Diététicienne-nutritionniste DE
Naturopathe
Fondatrice de la plateforme ATAVI
Santé fonctionnelle
FBCS
Spécialiste des maladies liées aux moisissures
Mycothérapeute certifiée

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